30 avril 2009

Jour de brume

Le lac majeur, Italie du Nord. *****************************************************************
Si tu te retrouves ainsi, devant ton ordinateur, protégée des rayons de soleil par le grand rideau blanc, les portes fermées, c'est que tu es bâillonnée. Ton souffle ne monte pas vers le ciel. Les mots s'agglutinent au fond de ta gorge. Si tu parles, tu hurles. Si tu parles, tu pleures. Aujourd'hui, je t'ai observée ; tu tentes de retrouver un passé qui ne se voit plus. L'instructrice a dit que les périodes de solitude ne durent pas à condition d'être dans le juste. Je suis née dans l'injuste. Les portes se referment. Mon monde n'aime pas la vérité. J'essaye en vain d'en gagner un autre. Mais, je me trompe. Je n'échappe pas à ma réalité. Sans mon histoire, je ne me sens rien. A la garder secrète, je retombe dans l'oubli. Celui qui me fait douter d'exister. ,Tu ne peux pas te lier à des personnes qui ne veulent pas entendre ton histoire. C'est leur droit de manifester leur refus d'écouter ce qui te fait. Et, c'est naturel que tu te sentes poussée loin d'eux. Tu es façonnée par ton histoire, elle vit en toi. Elle fait ton unicité. Assumer ton histoire, c'est exister.J'ai une boule dans la gorge. De tous ces : "oh non, ne me dis rien, je ne veux pas entendre parler de ça. Elle sortira. Ne t'inquiète pas. C'est que jamais j'en parle ! Parfois, ça sort. Juste une phrase. La réaction en face est souvent si brutale que je reste transie d'effroi. Je sais que je m'expose au risque. Je ne suis pas très rock and roll, le risque, j'évite. Je ne suis pas très funky, la légèreté, ça m'est difficile. Jazzy ?Je passe la main, la torture des accords, j'ai fait le tour. Classique ? Ouais pour me purifier mais loin de ma folie. Alors comment me dire ? Qu'aimes-tu ?. Pffff... ben... J'sais pas très bien. Le coeur, la compassion, la simplicité, la profondeur. Demain, tu commenceras à dire. Entendu. Bien. Merci.